Quelqu'un toque à la porte... [Libre]

Albus Dumbledore était assis à son bureau, dans la grande pièce circulaire aux murs couverts de portraits, inondée par la lumière rougeâtre du soleil couchant. Une étrange pendule crachotant de la fumée violette indiquait sept heures et quart. Le Choixpeau magique ratatin était posé sur une étagère, à côté de l'épée de Gryffondor qui étincelait au soleil. Sur les tables, divers instruments bruissaient doucement ou laissaient échapper de la fumée. Une lumière bleue sortait d'une grande armoire vitrée ; c'était là qu'était posée la Pensine. Derrière la porte de chêne vernis, sur son perchoir se tenait Fumseck, le magnifique oiseau rouge et or du directeur.
Apparemment, Dumbledore était en grande méditation. Son regard bleu n'avait jamais été aussi vif, et il se massait le crâne d'un air songeur. C'est alors qu'on frappa à la porte. Dumbledore se leva, écartant un pan de sa robe verte foncée.

"Entrez !"

[Continue qui veut]

Dumbledore sourit puis invita Harry à s'approcher. D'un petit geste négligent de la baguette, il referma la porte au heurtoir de cuivre et fit apparaître un fauteuil de chintz moelleux, juste devant le bureau directorial, une large table de bois verni recouverte de papiers, et aux pieds en forme de serres. Le directeur se rassit dans son fauteuil en or et fit signe à Harry de faire de même.

"Bonsoir, Harry. Tu voulais donc me parler de certains de tes condisciples de Serpentard, je t'écoute."

Appuyé contre le dossier de son fauteuil, les doigts joints sur son bureau, Dumbledore observait le jeune Potter de ses yeux bleus vifs.

A l'évocation du mot "Mangemort", Dumbledore leva les yeux. Il laissa Harry finir puis soupira :

"Qu'est-ce qui te fait dire que leur comportement a changé et comment Sumpter a-t-il essayé de vous espionner, comme tu dis ?"

L'esprit de Dumbledore étant entièrement tourné vers les soupçons de Harry envers Lazarus Sumpter et Drago Malefoy, il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que l'on avait frappé à la porte. Cependant, c'est avec sa vivacité d'esprit habituelle que le directeur perçut le crissement de deux bagues contre le chêne, et la petite toux discrète qui l'avait interrompu lors du banquet. Fumseck leva légèrement la tête et fit un petit cri mélodieux. Le regard tourné vers la porte, Dumbledore dit d'une voix forte :

"Un instant, je vous prie..."

Puis, il fit un murmure presque inaudible à l'adresse de Harry :

"Pas un mot de tout cela. Tu es venu me voir pour remplir tes obligations de Préfet-en-chef."

Après un clin d'oeil malicieux, Dumbledore se leva et dit :

"Bien... Entrez !"

Dolores entra, elle vit Potter, et dit de son ton mielleux:
- Bonjour Professeur Dumbledore. Je voulais vous voir en privée.
Dolores se tourna vers Potter, et celui-ci dit:
- Bonne soirée professeur Dumbledore, au revoir professeur Omrage.
Celui-ci partit, laissant le silence derrière lui.

Dumbledore adressa à Ombrage un sourire chaleureux, et accompagna Harry vers la porte :

"Eh Bien, Mr Potter, je vous donnerai les listes des mots de passe de Gryffondor une prochaine fois. Au plaisir de vous revoir !"

Tandis que Harry refermait la porte de chêne au heurtoir de cuivre, Dumbledore fit signe à Ombrage de s'asseoir dans le fauteuil de chintz que Harry avait laissé, face au bureau. Lui-même s'installa dans son fauteuil directorial en or massif, de l'autre côté du bureau aux pieds sculptés. Le directeur fit disparaître d'un coup de baguette les papiers épars sur la table, puis approcha son siège, les mains croisés au-dessous de son visage, qui exprimait un calme serein, presque inexpressif, à part peut-être les pétillements d'intelligence qui traversaient ses lunettes en demi-lune, laissés échappés par ses yeux bleus vifs.

"Voilà, Dolores, nous sommes seuls. Alors, de quoi vouliez-vous me parler ?"

Dolores regarda partir Potter et s'assit à sa place. Elle se redressa entièrement, et avec une expretion très satisfaite, elle toussauta comme à son habitude:

- Hum Hum. Comme je vous l'ai dit juste avant, j'ai une chose très importante à vous dire. Même plus qu'une.
Dolores regarda Dumbledore.
* Cela fait depuis si longtemps que j'attend ce moment...*

Albus Dumbledore répondit par une révérence presque imperceptible et un autre sourire au sourire rayonnant d'Ombrage. Derrière le bureau, Fumseck leva une patte de son perchoir, mais le Professeur Dumbledore se tourna vers l'oiseau et le phénix rabaissa la tête, lissant ses magnifiques plumes rouge et or de son bec. Dumbledore écarta légèrement les mains en direction d'Ombrage.

"Eh bien Professeur, je vous écoute, dit-il d'une voix douce. Qu'est-ce qui est donc si important ?"

Le directeur de Poudlard lisait le ravissement sur le visage de son interlocutrice, et la cupidité dans ses yeux. Cependant, rien sur son visage parcheminé ne laissait deviner la moindre émotion. Il se redressa sur son dossier d'or sculpté. La nuit commençant à tomber, le visage de Dumbledore demeurait dans la pénombre, tandis que celui d'Ombrage était parfaitement éclairé par le soleil mourant.

- Bien, j'ai reçut il y a vingt minutes environs un hiboux de Corne... messieur le ministre.
Dolores montra une feuille de parchemin à l'aspect officiel.
- Dans son hiboux, il met en application un nouveau décret.
Dolores avait de plus en plus de mal à cacher son exitation.

Dumbledore, le visage toujours dans l'ombre, tapota d'un air distrait le bord de son bureau. Une de ses mains disparut dans la pénombre, et il semblait être en train de caresser sa longue barbe d'argent.

"Eh bien, il semble que ces temps-ci, les décrets du Ministère poussent aussi rapidement que les champignons à l'orée de la Forêt Interdite... Alors, ne me faites pas attendre plus longtemps, Professeur. Examinons donc ce parchemin mirifique !"

Sur les murs, la plupart des portraits avaient cessé leur sommeil factice et observaient la scène avec intérêt, penchés sur le bord de leur cadre.

Les longs doigts de Dumbledore effleurèrent un instant la surface rugueuse du parchemin, le sceau de cire rouge et le ruban doré ; les yeux bleus perçants lurent chacune des lignes du décret, puis il rendit le parchemin à son interlocutrice :

"Donc, si j'ai bien lu, le ministre souhaite contrôler les groupes de plus de trois personnes dans l'enceinte de l'école ? ... Je prends acte, mais j'ai peur de ne pas bien comprendre le deuxième article... Expliquez moi donc ce qu'il adviendrait de ces groupes."